La nouvelle « maquette » de formation des psychiatres va-t-elle sauver la Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent ?

À partir de novembre prochain, les internes en psychiatrie rentreront dans un nouveau cycle de formation, comportant une année supplémentaire. Au bout des deux premières années, les futurs psychiatres choisiront leur « option précoce » : Psychiatrie adulte (PA) vs Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent (PEA)*.

*Le terme « Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (PEA) » remplace dorénavant l’ancienne dénomination de "pédopsychiatrie".

 

La formation des psychiatres est décomposée en trois phases

        À partir de novembre 2022, la formation des psychiatres sera décomposée en trois phases dites « socles » (deux ans au lieu de 1 an actuellement), « approfondissement » (deux ans) et « consolidation » (un an), évolution qui correspond à un objectif d’harmonisation européenne. La première phase est un tronc commun pour tous les internes, chaque étudiant devant effectuer deux stages PA et deux stages PEA. Il est toutefois possible d’effectuer des stages hors ces deux spécialités. Les étudiants ont cependant l’obligation d’effectuer les deux stages pour chaque option précoce (PA et PEA) au cours des deux premières phases (socle+approfondissement).  

       À l’issue de cette première phase, les internes choisissent une option dite « précoce », à savoir PA ou PEA. L’accès aux ces deux options n’est pas contingenté, et les étudiants peuvent choisir librement l’une ou l’autre. Il est difficile de savoir de quelle manière va se réguler l’orientation des internes à l’issue des deux années « socle ». Mais l’objectif de cette mesure est très clair, à savoir orienter un nombre significatif d’étudiants vers la Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, en très grande difficulté sur le plan démographique.   

La psychiatrie se "sur spécialise"

       Comme les autres spécialités médicales, la psychiatrie connaît un mouvement de spécialisation, qui correspond à l’évolution des pratiques cliniques et de la demande de soins des populations. Au cours de la deuxième phase (approfondissement), les futurs psychiatres peuvent donc se « spécialiser » dans des options tardives, à savoir la psychiatrie de la personne âgée, la psychiatrie légale et la périnatalité, mais ces options sont facultatives (voir tableau). De manière facultative également, dans le cadre de son projet professionnel, et en regard des besoins de santé et de l'offre de formation, l'étudiant peut candidater à une formation spécifique transversale (FST) qui rassemble des internes de différentes spécialités.

     À l’issue de cette deuxième phase, l’interne soutient sa thèse d’exercice en médecine, et est alors reconnu comme « Docteur junior ». Il est inscrit à l’Ordre des médecins sur une liste spéciale. 

L'exercice partagé est préservé

     À l’issue de la dernière année de DES, le « Dr junior » soutient le mémoire de sa spécialité (DES). Les titulaires du DES gardent, quelle que soit l’option choisie, la possibilité d’un exercice mixte (PA/PEA). Car, sur le terrain, il est nécessaire d’assurer la continuité des soins, quel que soit l’âge du patient.

  •  Merci au Pr Anne Sauvaget et au Pr Olivier Bonnot (Unité universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, et secrétaire général du CNUP), pour leur contribution.

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